Réduction du taux d’alcoolémie

À maintes reprises au cours des vingt dernières années, l’ARQ s’est opposée avec fermeté à la réduction à 50 mg par 100 ml de sang (0,05) du taux d’alcoolémie autorisé pour conduire une automobile au Québec, une mesure qui ne serait pas sans conséquence pour les détenteurs de permis d’alcool. Nous avons toujours soutenu que la baisse du taux d’alcoolémie autorisée au volant était une mesure qui ratait sa cible, car plutôt que de s’attaquer au véritable problème, soit les récidivistes et ceux qui conduisent avec un taux supérieur à la limite actuelle, une telle mesure pénalise toute une partie de la population qui boit de façon responsable et modérée.

En décembre 2010, Sam Hamad, ministre des Transports, décidait ne pas aller de l’avant dans l’abaissement du taux d’alcoolémie après avoir écouté les arguments des différents acteurs de ce dossier qui avaient pu les faire valoir devant la Commission des transports et de l’environnement de l’Assemblée nationale. L’ARQ avait déposé un mémoire à cet effet en février 2010.

Sam Hamad mettait ainsi fin à une saga entamée en 2007 alors que sa prédécesseur, Julie Boulet, songeait à abaisser à 0,05 le taux d’alcoolémie permis pour conduire. La ministre avait alors annoncé qu’elle recommanderait la suspension du permis de conduire pendant 24 h pour la personne conduisant avec une alcoolémie se situant entre 0,05 et 0,08, s’inspirant ainsi de ce qui se fait dans les autres administrations canadiennes.

L’ARQ avait vivement réagi en faisant parvenir une lettre à la ministre dans laquelle elle exprimait son profond désaccord. Elle avait également fait valoir son point de vue dans un mémoire qu’elle avait présenté lors des audiences, en novembre 2007, de la Commission des Transports et de l’Environnement étudiant le dossier.

Les partis d’opposition avaient finalement voté contre ces nouvelles mesures et les articles apparaissant au projet de loi visant à abaisser la limite permise pour conduire avaient été retirés.

En novembre 2009, la ministre Julie Boulet revenait à la charge et confirmait qu’elle déposerait un projet de loi, similaire à celui de 2007, visant à abaisser à 50 mg la limite permise du taux d’alcoolémie dans le sang pour la conduite automobile.

L’ARQ avait de nouveau protesté publiquement contre ce projet qui aurait modifier le comportement des consommateurs, nuisant ainsi aux performances financières des restaurants et, à long terme, à l’achalandage global comme le laissait entendre un sondage Léger Marketing sur le 0,05.

La préoccupation de l’ARQ concernant la conduite en état d’ébriété ne date pas d’hier. En effet, en 1991, l’ARQ lançait son Programme de prévention de la conduite avec facultés affaiblies. Cette initiative, qui a connu beaucoup de succès, visait à conscientiser les détenteurs de permis d’alcool ainsi que les serveurs quant à leur rôle important, voire indispensable, dans la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies. En mars 2002, l’ARQ avait donné son appui à un programme similaire, Action Service, initié cette fois par Éduc’alcool et différents partenaires.

En 2000, l’ARQ avait déposé un mémoire concernant la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies lors des audiences publiques tenues sur le sujet par la Commission des transports et de l’environnement.