25 septembre
Contrairement à la perception populaire voulant que les employés de la restauration soient tous rémunérés au taux du salaire minimum prescrit par la Loi, ou encore que les employeurs de l’industrie rechignent à augmenter leurs salaires, les dernières données récoltées par l’Association Restauration Québec (ARQ) dans son sondage annuel sur les salaires, tendent plutôt à démontrer le contraire. Le bulletin statistique ARQ Stats de septembre, publié en collaboration avec Desjardins, nous permet en effet d’observer une augmentation plus rapide des salaires de la restauration que celles du salaire moyen et des taux du salaire minimum.
Alors que le salaire minimum au pourboire a progressé de 9,24 % sur trois ans selon Statistique Canada, la hausse du salaire moyen observée sur le terrain se chiffre plutôt à 13,80 %, ce qui représenterait un écart de 4,56 points de poucentage. Du côté du salaire minimum régulier, l’augmentation se chiffre à 16,28 % sur trois ans selon les données gouvernementales, alors qu’on remarque plutôt une hausse de 17,78 % selon les répondants du Sondage sur les salaires.
La pénurie de main-d’œuvre observée depuis quelques années dans l’industrie de la restauration est assurément un facteur intrinsèque qui peut expliquer, du moins en partie, ces hausses de salaires plus importantes accordées aux employés. Un salaire offert plus élevé est dorénavant un avantage concurrentiel important.
Ce n’est pas un secret, l’apport du pourboire pour les employés au service fait bondir leur rémunération souvent de façon exceptionnelle. Selon les répondants du sondage de l’ARQ, une serveuse ou un serveur gagne en moyenne 11,23 $/h en salaire, additionné d’un pourboire moyen de 17,43 $/h, pour un salaire moyen de 28,66 $/h. Un chef cuisinier gagne, pour cette même heure, en moyenne 20,26 $.
Malgré les hausses de salaires dénotées par les participants au sondage, tout porte à croire que le consommateur n’a pas encore vu pleinement les impacts de celles-ci sur le prix de son assiette. En effet, en comparant l’inflation du prix des aliments achetés au restaurant vs l’augmentation des salaires en restauration sur la même période de trois ans, on remarque une hausse moyenne des salaires (avec et sans pourboire) de 17,26 %, alors que le prix des assiettes a augmenté, quant à lui, de seulement 8,5 %. On parle donc d’une hausse des salaires versés deux fois plus rapide que celle du prix des assiettes vendues. Avec une marge de profit moyenne pour l’industrie sous la barre des 4 %, les propriétaires de restaurants n’auront éventuellement d’autre choix que de revoir leur prix à la hausse dans un futur proche, s’ils veulent demeurer rentables et surtout, en affaires.
L’ensemble des données apparaissant dans l’édition de l'automne 2019 du bulletin ARQ Stats, une publication de l’ARQ diffusée grâce à la participation de Desjardins et jointe au magazine ARQ Info qui arrivera chez les plus de 5 650 membres de l'Association et chez près de 3 000 non-membres.
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