Alcool au volant : non au 0,05

8 août 2017 (Mise à jour : 1-09-17)

Dans un article publié ce 8 août par La Presse, on apprend qu'Ottawa envisage de réduire de 0,08 à 0,05 le taux maximal d'alcoolémie permis au volant en vertu du Code criminel. Dans une lettre datée du 23 mai dernier et adressée à son homologue québécoise, la ministre de la Justice fédérale, Jody Wilson-Raybould, sollicite l'avis du gouvernement du Québec sur cette mesure tout en affirmant qu'elle « permettrait de mieux contrer le danger que posent les conducteurs qui ont consommé de l'alcool ».

Pour l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ), la baisse du taux d’alcoolémie autorisé au volant est une mesure qui rate sa cible. Il faut plutôt s’attaquer au véritable problème, soit les récidivistes et ceux qui conduisent avec un taux supérieur à la limite actuelle. En passant de 0,08 à 0,05, c'est une grande majorité de la population qui boit de l'alcool de façon responsable et modérée que l'on pénalise et avec elle, l'industrie de la restauration qui devrait faire face à un changement drastique des comportements de consommation.

Pour l'instant du côté du gouvernement du Québec, on reste très discret sur les intentions. Le ministère de la justice a répondu que le dossier était actuellement sous analyse, celui des transport indique qu'imposer des sanctions à partir de 0.05 est « un sujet à l'étude ». Il faut rappeler que si le fédéra a la responsabilité du Code criminel, les provinces peuvent également sanctionner également la conduite avec des facultés affaiblies à l'aide de mesures administratives. Le Québec est la seule province à ne prévoir aucune sanction pour les automobilistes qui dépassent la limite de 0,05.

De son côté, l'ARQ a fait entendre sa voix dans ce dossier. Dès la sortie de la nouvelle, elle a multiplié les entrevues et a été de toutes les tribunes médiatiques pour répéter son message. Ses représentants ont donné près d’une trentaine d’entrevues aux médias francophones et anglophones.

Lettre à Ottawa

L’ARQ est également entré en contact avec les différents ministres concernés pour faire valoir ses arguments en faveur d'un statu quo. Elle a notamment adressé une lettre à la ministre de la Justice fédérale, Jody Wilson-Raybould, pour lui faire part de « ferme opposition » à la réduction du taux légal d’alcoolémie au Québec. « Cette mesure n’est pas la plus appropriée pour combattre la conduite en état d’ébriété. Nous croyons plutôt qu’une intensification des barrages routiers et des contrôles policiers serait préférable et réussirait à atteindre plus efficacement l’objectif que vous visez » ajoute l’ARQ. Votre association a fait valoir que les données de l’année 2012 provenant de la Société de l’assurance automobile du Québec démontraient que la proportion de conducteurs décédés ayant de l’alcool dans le sang lors d’un accident de la route et qui avait un taux d’alcoolémie dépassant celui inscrit dans le Code criminel était de 81 %. Celle de ceux ayant un taux d’alcool dans le sang se situant entre 0,05 et 0,08 mg par litre constituait un maigre 4 %.

Pour l’ARQ, la solution pour rendre les routes du Québec plus sûres et lutter contre l’alcool au volant passe par une augmentation du nombre de contrôles routiers et par un renforcement des peines prononcées à l’encontre des récidivistes, plutôt que par une réduction drastique du taux d’alcoolémie de 0,08 à 0,05.

Alcool au volant : Ottawa veut adopter le 0,05 – La Presse

 

Mise à jour : 1er septembre

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