17 janvier 2018

L’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) juge que la hausse annoncée du salaire minimum, qui dépasse de trois fois l’inflation prévue au Québec en 2018, sera une grosse bouchée à prendre pour de nombreux exploitants de restaurant québécois.

Le 1^er mai prochain, le salaire minimum régulier passera à 12 $/h, soit une hausse de 75 cents (+6,67 %), et celui au pourboire augmentera de 35 cents (+3,7 %) pour atteindre 9,80 $/h. Ces hausses combinées à celles des taxes municipales et des coûts des denrées alimentaires font craindre une fragilisation de notre industrie. Avec un bénéfice net inférieur à 3 % dans les restaurants avec service aux tables au Québec, il y a des limites à ne pas dépasser en frais d’exploitation.

1er mai 2018

Le coût du travail en forte hausse

À cela, il faut ajouter la volonté du gouvernement de bonifier le nombre de journées de congés payés et de vacances dans le cadre du projet de révision de la Loi sur les normes du travail (LNT) qu’il déposera bientôt. Ces modifications à la LNT seront un fardeau financier supplémentaire pour les employeurs, et l’ARQ peut légitimement s’interroger sur la capacité de ces derniers à assumer ces hausses tous azimuts et à rentabiliser leur entreprise dans les années à venir, alors que le Québec reste la province ayant les taxes sur la masse salariale les plus élevées au Canada.

Partage des pourboires

L’ARQ salue tout de même le maintien de l’objectif du gouvernement d’atteindre d'ici 2020, un écart d’au moins 20 % entre le taux régulier et celui au pourboire. Cette mesure, conjuguée à une modification à la LNT réclamée par les restaurateurs pour leur permettre de mettre en place un partage des pourboires dans leur établissement, pourrait corriger le déséquilibre salarial existant entre le personnel de salle et celui en cuisine. Rappelons que près de la moitié des serveurs au Québec font plus de 15 $/heure uniquement en pourboire, ce qui est déjà plus que le taux du salaire minimum régulier annoncé aujourd'hui.