Élections 2019 - Les partis et la pénurie de main-d'oeuvre

12 octobre 2019

Il y a quelques semaines, l'Association Restauration Québec (ARQ) a envoyé une lettre aux principaux partis politiques en lice pour les élections fédérales du 21 octobre prochain. L'ARQ souhaitait ainsi en savoir plus sur leur position quant à la pénurie de main-d’œuvre, au Programme de travailleurs étrangers temporaires et l’immigration économique en général. Cette lettre posait les trois questions suivantes :

- Comptez-vous assouplir les modalités du Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) afin d’inclure les métiers peu qualifiés, sur un modèle similaire à celui du volet agricole?

- Avez-vous l’intention d’accélérer les délais de traitement des Études d’impact sur le marché du travail (EIMT) traités par Emploi et Développement Social Canada (EDSC) en rationalisant le formulaire et en créant un code de dispense de l’EIMT pour les métiers en situation de pénurie?

- Souhaitez-vous alléger la règlementation entourant la mobilité des travailleurs entre entreprises et limitant leur évolution à l’intérieur d’une même entreprise?

L'ARQ vous propose également un court résumé des positions (tirées des plateformes électorales officielles) des cinq autres partis sur la question de fond : De quelle façon vous engagez-vous à améliorer les processus et à vous mobiliser pour des réformes concrètes de notre système fédéral d’immigration, afin de soutenir de façon tangible les employeurs ainsi que les petites et moyennes entreprises à l’échelle nationale? Le tableau récapitulatif ci-dessous vous est présenté afin de pouvoir observer l’ensemble des positions d’un seul coup d’œil.

 

 

Bloc Québécois (texte intégral)

« Le Bloc Québécois, à l’instar du gouvernement du Québec, demande de laisser la gestion à Québec du programme des travailleurs temporaires. Le programme est actuellement trop lent et trop complexe pour les PME qui manquent de personnel. Les entreprises doivent constamment renouveler leurs études d’impact sur le marché du travail, ce qui est compliqué, lourd et coûteux pour les PME.

Le Québec souhaite revoir le Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) afin de mieux cerner les besoins des régions. La politique fédérale actuelle est lente et coûteuse pour les entreprises. Le fédéral demande aux entreprises de faire la demande pour une Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT). Cette étude vise à « prouver » que l’entreprise ne peut pas combler ses besoins en employés avec la population canadienne. Ces démarches sont longues et coûteuses pour les entreprises. Le système est lourd et Québec veut mettre la main sur ce programme afin de réduire la paperasse pour les entreprises et accélérer le traitement des demandes. »

Voir la lettre du Bloc Québécois

 

Parti libéral

Le nombre d’immigrants a augmenté depuis que les libéraux sont au pouvoir : 321 045 personnes sont arrivées en 2018 et le parti libéral voudrait voir ce nombre augmenter à 350 000 en 2021. C’est principalement le nombre d’immigrants possédant un statut de « réfugié » ainsi que ceux détenant des qualifications qui sont susceptibles d’augmenter.

PTET : resserrement des critères pour les employeurs par la mise en place d’audits périodiques et d’un registre des plaintes.

 

Parti conservateur

Le parti mise sur l’immigration économique et l’ouverture aux gens qui font face à une « persécution véritable ». On cherche à diminuer le nombre de personnes traversant la frontière illégalement et augmenter celles reçus par parrainage privé ainsi que resserrer le processus de sélection. Le parti souhaite aussi renforcer la formation linguistique et la reconnaissance des diplômes.

PTET : Aucune mention spécifique.

 

Nouveau parti démocratique

MAJ à la suite de la réponse obtenue le 14 octobre 2019 (voir la lettre)

À la question sur les modalités du PTET, le parti répond qu’il se veut un allié du Québec à Ottawa et qu’il compte augmenter les paiements de transfert en immigration de 73 M$ par année, afin d’aider la francisation et l’intégration.  Le parti croit également que les travailleurs temporaires admis au pays devraient voir leur possibilité de résidence permanente élargie.

À la question sur les délais de traitement des EIMT, le parti répond qu’il est nécessaire d’accélérer les délais de traitement imposés par EDSC et qu’il est « ouvert à étudier avec le Québec la possibilité de créer un code de dispense de l’EIMT pour les métiers en situation de pénurie ».

Sur le dernier point soulevé par l’ARQ, soit la mobilité des travailleurs temporaires, le parti affirme que c’est une solution envisagée à l’abus des travailleurs par les employeurs, mais qu’il souhaite aller plus loin en fournissant des permis de travail ouverts, ainsi que le statut de résident permanent aux travailleurs migrants.

Parti vert

Le parti veut abolir le PTET et propose de combler le vide en augmentant les seuils d’immigration permanente ainsi qu'améliorer l’intégration des nouveaux arrivants dans les communautés. Il désire également faciliter les processus d’obtention de la résidence permanente pour les étudiants et travailleurs étrangers.

 

Parti populaire

Le parti de Maxime Bernier voudrait abaisser le nombre d’immigrants reçu au Canada de plus de la moitié, pour atteindre un seuil entre 100 000 et 150 000 personnes par année. Il veut diminuer la proportion de réfugiés en misant sur les programmes de parrainage. Le parti affirme vouloir clôturer les zones problématiques et procéder à la déportation des personnes entrées au pays illégalement ainsi que resserrer les critères du PTET quant à l’admissibilité des travailleurs.

 

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