Passeport vaccinal : notre position et nos interrogations

5 août 2021

Ce matin, le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé qu’un passeport vaccinal sera bel et bien implanté à la grandeur de la province. « Les personnes qui ont fait l’effort d’aller chercher leurs deux doses doivent être capable de vivre une vie quasi normale, d’avoir accès à toutes les activités, incluant celles qui sont non-essentielles, comme les restaurants », a déclaré le chef du gouvernement.

Pour l’Association Restauration Québec (ARQ), l’imposition d’un passeport vaccinal devrait être un outil de dernier recours. Il devrait être mis en place seulement s’il permet d’éviter une nouvelle fermeture généralisée de nos salles à manger.

L’ARQ estime également que le passeport vaccinal ne devrait pas être imposé mur à mur, à la grandeur du Québec, de Gaspé à Gatineau. Il devrait l’être uniquement lorsque la situation épidémiologique le justifie dans une région en particulier.

L’industrie juge que la mise en place d’un passeport vaccinal devrait être accompagnée de l’assouplissement, voire de la disparation, de certaines restrictions avec lesquelles les restaurateurs doivent toujours composer notamment :  la tenue d’un registre de la clientèle, le respect des 2 mètres de distanciation à l’intérieur ou bien encore la limitation à 25 du nombre de personnes pouvant participer à l’intérieur à un événement festif comme un mariage.

Beaucoup de questions

Les modalités d’application du passeport vaccinal devraient être dévoilées la semaine prochaine par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Nous espérons qu’elles permettront une gestion la plus souple possible de ce nouvel outil et qu’elles répondront aux nombreuses questions que se posent les restauratrices et les restaurateurs du Québec, notamment :

- Quelle technologie sera utilisée?
- Pour lire le code QR faudra-t-il télécharger une application sur un téléphone intelligent? Si l’exploitant ne possède pas un tel appareil, devra-t-il en faire l’acquisition?
- Pour éviter une utilisation frauduleuse d’un code QR, faudra-t-il aussi en plus vérifier l’identité de la personne avec un permis de conduire ou une carte d’assurance-maladie?
-Le personnel devra-t-il être doublement vacciné pour pouvoir entrer dans notre établissement? (Note : cela ne respecte pas la charte des droits si on doit l’obliger à l’être)
- La frontière terrestre aux ressortissants américains ouvrira la semaine prochaine (9 août) : leur remettra-t-on à leur arrivée un passeport vaccinal leur permettant d’aller au restaurant?
- Qu’en sera-t-il des citoyens canadiens des autres provinces?
- Quel accompagnement nous sera offert pour ne pas subir les éventuelles agressions et autres situations conflictuelles avec des clients anti-mesures sanitaires?
- Qu’est-ce qui justifie que les restaurants soient ciblés par une telle mesure et par exemple, pas les salons de coiffure?

Dialogue nécessaire

Dès le début de la semaine, avant même l’annonce de François Legault, l’ARQ a transmis une demande officielle de rencontre au ministre Dubé afin de s’assurer que nos membres et toute l’industrie aient tous les outils à leur disposition pour mettre en œuvre de manière harmonieuse cette mesure dans notre industrie.

Pour que la mise en place du passeport vaccinal soit un succès pour tous et que la COVID-19 ne paralyse plus l’activité d’une industrie fragilisée, l’ARQ souhaite un dialogue étroit et franc avec le gouvernement.

Votre rôle est essentiel. Il doit être reconnu.

 

Nouvelles connexes