19 janvier 2023

Bien que peu d’employés de l’industrie de la restauration soient encore rémunérés au salaire minimum, sa prochaine hausse de 7 % au 1^er mai 2023, annoncée hier par le ministre du Travail, Jean Boulet, reste tout de même difficile pour l’industrie de la restauration déjà grandement affectée par l’inflation alimentaire, croit l’Association Restauration Québec (ARQ).

Effet domino

En ce sens, les augmentations annoncées du taux minimum régulier (+1,00 $/l’heure, soit 15, 25 $/heure) et de celui au pourboire (+0,80 $/l’heure, soit 12,20 $/heure) risquent malheureusement de créer un effet domino sur l’ensemble des salaires de l’industrie. En effet, les travailleuses et travailleurs dont le taux horaire se situe actuellement près du taux minimum vont également s’attendre à une rémunération à la hausse, et ainsi de suite. L’augmentation de la masse salariale peut donc s’avérer très importante pour l’employeur au final.

Rien pour briser le cycle de l'inflation

Il est important de se rappeler que les salaires en restauration ont déjà considérablement augmenté depuis les deux dernières années en réponse, notamment, à la pénurie de main-d’œuvre. Ces changements importants de la rémunération globale des employés de l’industrie, additionnés à la hausse du coût des aliments et aux traces indélébiles laissées par la pandémie se sont, indéniablement, déjà reflétés dans le prix de l’assiette du client, les exploitants d’établissements n’ayant d’autres choix pour demeurer rentables. La hausse à venir risque ainsi de faire perdurer l’inflation alimentaire plutôt que de l’endiguer.

Écart maintenu entre les deux taux

L’ARQ est tout de même satisfaite du maintien de l’écart de 20 % entre le taux régulier et celui au pourboire décrété par le gouvernement, un gain historique obtenu il y a quelques années par l’industrie et nécessaire selon l'ARQ, l’apport des pourboires étant plutôt significatif pour les employés rémunérés à ce taux.