17 mai 2018
Malgré la fin de non-recevoir opposé par le gouvernement à la proposition de l'ARQ d'assouplir les règles encadrant la mise en place d'un mécanisme de partage des pourboires dans les restaurants du Québec, l'ARQ ne lance pas la serviette. En relançant le débat sur ce sujet, elle a ainsi pu transmettre son message à l'opinion publique : la restauration est un travail d'équipe et à ce titre, le personnel de cuisine peut prétendre à une part des pourboires. D'ores et déjà, la ministre du Travail, Mme Dominique Vien, a proposé à l'ARQ de faire partie d'une table de travail rassemblant employeurs et serveurs pour faire un état de la situation. Quant au ministre des Finances, M. Carlos Leitão, il se dit prêt à nous rencontrer pour parler du retour d'un crédit d'impôt de 100 % sur les pourboires. L'ARQ a naturellement offert sa collaboration au gouvernement et participera de façon constructive aux travaux qui seront menés.
Les choses ont donc bougé rapidement, et ce, quelques jours après la publication d'une lettre ouverte signée par près d'une soixantaine de personnalités de l'industrie de la restauration du Québec appelant à une rémunération juste et équilibrée dans les restaurants de la province. Cette initiative de l'ARQ a eu un grand retentissement médiatique.
Au lendemain de cette publication, le mardi 15 mai, l'ARQ et ses délégués étaient présents, devant la Commission de l’économie et du travail afin de demander aux élus étudiant le projet de loi 176 modifiant la Loi sur les normes du travail d’y inclure, notamment, un amendement qui permettrait aux restauratrices et restaurateurs du Québec de mettre en place un mécanisme de partage des pourboires dans leur établissement.
Ils ont rappelé que la restauration a toujours été un secteur où le travail d’équipe permettait de faire vivre une expérience globale à la clientèle. Celle-ci laisse un pourboire pour exprimer sa satisfaction envers cette expérience. C’est pourquoi l’ARQ croit que le pourboire devrait pouvoir être redistribué en partie aux autres employés et non être conservé uniquement par ceux qui font le service, le tout par le biais d’une convention de partage des pourboires instaurer par l’employeur. Cette démarche permettrait de rééquilibrer l’important écart salarial existant entre les employés de salle et ceux de cuisine, tout en apportant une partie de solution à la pénurie de main-d’œuvre existante en restauration et en aidant à la rétention du personnel.
Dans leur présentation, les restaurateurs se sont aussi montrés préoccupés par l’instauration possible d’un droit de refus de l’employé de travailler si son quart de travail n’a pas été inscrit à l’horaire cinq jours à l’avance. En effet, cela enlèverait énormément de souplesse aux gestionnaires de restaurants, pour qui c’est souvent impossible de prévoir l'achalandage des jours suivants en raison de facteurs hors de leur contrôle, telle la météo. Les dix réservations inscrites à l’agenda le mercredi peuvent se transformer en 75 le vendredi matin seulement parce que le soleil a décidé d’être de la partie. Il est donc important de laisser de la souplesse à l’employeur qui, sinon, risque de se retrouver carrément en manque de personnel certaines journées.
La création de deux jours de congé rémunéré inquiète aussi l’industrie, non seulement en raison des importants coûts que cela implique pour les employeurs, mais aussi dans la gestion de ces journées d’absences, laquelle pourrait s’avérer encore plus compliquée advenant l’adoption du droit de refus mentionné précédemment.
L’ARQ veut aussi que l’on s’attaque aux problèmes causés par les pouvoirs d’enquête de la CNESST et demande que soit mis en place un service d’accompagnement pour les employeurs visés par une plainte ou une enquête.
Il est possible de lire le mémoire complet déposé par l’ARQ en cliquant ici et de regarder l'intervention de l'ARQ en cliquant sur la vignette ci-dessous :
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